Restez chez vous, c’est rester en sécurité

Blog

By Khadija Yusra Sanusi

04/05/2020

Restez chez vous, c’est rester en sécurité

La COVID-19 nous oblige à rester bloqués dans nos maisons. Bien que cela pouvait paraître amusant au début, le fait de ne pas aller à l’école et de passer tout son temps à la maison, maintenant c’est facile de s’ennuyer et de se sentir frustré. Mais il existe de nombreuses façons d’occuper sainement son temps : faire de l’exercice, méditer, cuisiner ou suivre un cours en ligne.

Mon activité préférée ? Regarder les épisodes de MTV Shuga et en discuter avec les producteurs. Les personnages de la série ressemblent beaucoup à ceux de nos vies : Nomalanga est cette tante que nous avons tous et qui peut parfois être stricte mais à la fin, nous savons que ses actes sont plein d’amour ; Diana est cette peste qu’on a tous connu au lycée et devant qui on n’osait même pas se défendre ; Ipeleng est cette grande sœur que nous avons et qui nous traite comme ses enfants.

Alors que de nombreuses émissions de télévision évitent de présenter les aspects pas si jolis de nos vies, MTV Shuga nous offre un miroir. Ce n’est un secret pour personne, que de nombreux cas de violence domestique et sexuelle ont lieu à la maison et sont perpétrés par les mêmes personnes qui sont censées nous protéger ; cela est mis en évidence dans la web-série #MTVShugaAloneTogether. Rubi était dans un mariage où elle subissait des violences physiques, psychologiques et peut être sexuelles ; Mthunzi a tellement battu sa femme qu’il a fini par la tuer ; Thuli a grandi dans une maison où la violence était normalisée ; Sol a intériorisé la violence et est devenu un auteur d’abus physiques et sexuels.

Bien que le fait de rester chez soi pendant la période de confinement ne soit pas négociable, des études ont montré que la violence entre partenaires intimes est assez courante au Nigeria, avec une prévalence de 42 % dans le Nord, 29 % dans le Sud-Ouest, 78,8 % dans le Sud-Est et 41 % dans le Sud. Bien que les statistiques soient élevées, il faut savoir qu’il existe une aide pour les victimes. Heureusement, dans la plupart de nos pays, même en Côte d’Ivoire il existe des organisations qui luttent contre les violences domestiques et sexuelles, qui fournissent des services juridiques et médicaux aux victimes et des lignes d’assistance téléphonique pour les personnes dépressives et suicidaires. N’hésitez pas à les contacter si besoin est, à partager leurs contacts avec vos amis et votre famille.

Outre les contacts avec les professionnels, il existe d’autres options pour rester en sécurité. Tout d’abord, vous devez en parler à quelqu’un en qui vous avez confiance. Il peut s’agir d’un membre de votre famille, d’un ami ou d’un voisin. Vous pouvez également envoyer des messages codés à une personne qui vit à proximité, par exemple : « Puis-je avoir plus de sel ? » ou « Tu devrais arroser tes plantes aujourd’hui ». Ces messages sont de simples messages non détectables qui peuvent se traduire par « j’ai des problèmes », « j’ai besoin d’aide » ou « je ne me sens pas en sécurité » pour les personnes concernées.

Deuxièmement, vous devez tenir un journal intime. Prenez un agenda, un journal ou écrivez dans le bloc-notes de votre téléphone. Assurez-vous que l’option que vous choisissez n’est pas accessible à votre agresseur ; s’il vérifie régulièrement votre téléphone, n’y conservez pas de preuves (cela pourrait entraîner d’autres abus). Quel que soit le support que vous utilisez, écrivez sur les incidents abusifs aussi explicitement que vous le pouvez : Qui les a commis ? Que s’est-il passé ? Qui ? Pourquoi ? Quand ? Comment vous êtes-vous senti(e) ? S’il y a des preuves d’abus (un nez cassé, un dossier médical, une photo, une tache de sang sur un vêtement, etc) conservez-les. Elles pourront être utilisées comme preuves plus tard. Mais ne conservez pas les preuves là où votre agresseur pourrait les trouver.

Troisièmement, vous devez penser à être financièrement indépendant. Commencez à mettre un peu d’argent de côté, au cas où vous devriez vous enfuir. Demandez à vos amis et à votre famille de vous en donner le plus possible. Si possible, n’en parlez pas à votre agresseur.

Surtout, n’ayez pas peur de demander de l’aide. Adressez-vous à une personne qui peut vous aider, un membre de la famille, un ami, une organisation, la police, etc.

En cette période de crise, restez chez vous et soyez en sécurité.

Comments

or to comment